Ici, vous pourrez trouver des documents en lien avec la Syrie qui, nous l’espérons, vous seront utiles.
ARTE Reportage – Syrie retour à Alep (52 min 30). Nov.2016
Disons-le d’entrée : s’il n’y avait qu’un seul film à voir pour comprendre ce qui pousse les Syriens à chercher asile dans les pays européens, ce serait celui-ci. Ce reportage est la suite de ‘la Vie obstinément’, un premier volet plusieurs fois récompensé (prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, grand prix du Figra, Grimme Prize). Le film s’ouvre sur l’image d’une petite fille sur une balancelle grinçante. Sara, 4 ans, vit à Alep dans un immeuble abandonné avec ses parents, son frère, Hammoudi, 12 ans, et ses deux sœurs Helen, 10 ans, et Farah, 7 ans. Son père, Abu Ali, est commandant dans l’armée syrienne libre. Dans le quartier, les combats font rage. De juin 2013 à fin 2015, le réalisateur Marcel Mettelsiefen a suivi le quotidien de cette famille jusqu’à leur installation en tant que réfugiés à Goslar, une petite ville d’Allemagne. Entre-temps, le père disparaît, livré à Daech.
Certaines scènes et paroles serrent le cœur. Quand la petite Sara ne comprend pas pourquoi elle ne doit pas garder des jouets pillés dans les appartements voisins. Quand Abu Ali semble regretter de « sacrifier ses enfants pour la révolution ». Quand, en Allemagne, son épouse continue chaque matin de « prendre le café avec lui » en regardant sa photo. Quand on découvre aussi que l’aînée des filles, Helen, devenue une jeune femme, s’épanouit dans sa nouvelle vie en Allemagne où elle a été chaleureusement accueillie, elle qui avait si peur d’être jugée pour son hijab. Les raisons de (re)voir ce bouleversant documentaire ne manquent pas.
Géo Politis (RTS), Alep et après ?, L’émission du 18 décembre 2016
« La reconquête d’Alep va marquer un tournant dans la guerre », déclarait Bachar el-Assad, alors que ses troupes achevaient de reconquérir la partie est de la ville. Le président syrien n’a sans doute pas tort. En assommant ses ennemis sous un déluge de bombes, le régime de Damas a repris le contrôle de la dernière grande ville du pays. Damas et Moscou célèbrent une victoire capitale. L’Occident impuissant -chefs d’état, diplomates, Nations Unies- dénoncent quant à eux la pire catastrophe humanitaire du 21ème siècle. Crimes de guerre, protection des civils, tortures, usage d’armes chimiques, toutes les règles ont été bafouées et c’est un peu de notre humanité avec un grand H qui a sombré dans les ruines d’Alep.
Après 6 ans de conflit, la Syrie est un pays détruit, déchiré, découpé en morceaux. Avec ses alliés russes, iraniens et les combattants du Hezbollah libanais, le gouvernement de Bachar el-Assad contrôle ce qu’on appelle la « Syrie utile », avec les 5 villes les plus importantes: Damas, Homs, Hama, Alep et le port de Lattaquié. Dans cette Syrie utile vit 70 pour cent de la population actuelle. Le reste du territoire se partage entre les forces rebelles, très majoritairement islamistes, les milices kurdes et l’État islamique qui recule mais résiste toujours dans son fief de Raqqa et la vallée du Tigre. La victoire des forces loyalistes dans les ruines d’Alep ne signifie pas, hélas, la fin de la guerre.
L’invité : Luis Lema, journaliste Le Temps
http://pages.rts.ch/emissions/geopolitis/8151438-alep-et-apres.html
Human Right Watch. Rapport mondial 2017. Syrie. Événements 2017
Ni l’engagement plus important des États-Unis et de la Russie à l’égard de la Syrie, ni les divers efforts pour parvenir à un règlement politique en 2016, n’ont pas permis de réduire de manière significative les violations flagrantes des droits humains et du droit humanitaire qui caractérisent le conflit armé dans ce pays.
Selon le Centre syrien pour la recherche sur les politiques, une organisation indépendante de recherche syrienne, ce conflit a fait près de 470 000 morts depuis ses débuts jusqu’à février 2016. La propagation et l’intensification des combats ont entraîné une grave crise humanitaire, avec 6,1 millions de personnes déplacées et 4,8 millions de réfugiés à l’étranger, selon le Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires. À la mi-2016, on estimait à un million le nombre de personnes vivant dans des zones assiégées, sans accès à une aide vitale ou à des formes d’assistance humanitaire.
Plus de 117 000 personnes ont été détenues ou ont disparu depuis 2011, pour la plupart aux mains des forces gouvernementales, dont 4 557 entre janvier et juin 2016, selon le Réseau syrien pour les droits de l’homme. La torture et les mauvais traitements sont répandus dans les centres de détention. Des milliers de personnes sont mortes en détention.
https://www.hrw.org/fr/world-report/2017/country-chapters/298287