L’intégration, souvent confondue avec l’insertion, est une notion plus ancienne et qui repose sur une définition sociologique précise : un groupe, ou une société, est intégré quand leurs membres se sentent liés les uns aux autres par des valeurs, des objectifs communs, le sentiment de participer à un même ensemble sans cesse renforcé par des interactions régulières (cf. E. Durkheim). L’intégration des populations migrantes est un processus dynamique d’échanges qui présuppose la compréhension mutuelle et un esprit d’ouverture tant de la part de la population autochtone que des personnes migrantes. L’intégration a donc lieu là où des possibilités de rencontres existent, à savoir sur le lieu de vie, dans le voisinage, à l’école, sur le lieu de travail ou au sein des collectivités. Dans notre société, l’axe le plus intégrateur est le travail.
Le terme « insertion » s’applique à un ensemble disparate de processus visant aussi bien la socialisation, la formation en vue du marché du travail que la création de travail pour faciliter l’accès à l’activité humaine fondamentale (insertion par l’économique). Dans le contexte de l’Hospice général, l’insertion se réfère à l’ensemble des actions institutionnelles et/ou individuelles destinées à pallier la menace que les profondes mutations socioéconomiques de notre société font peser sur l’intégration sociale, en particulier pour les migrants. Le terme d’insertion désigne par conséquent à la fois un but et un moyen. C’est, d’une part, le résultat des mécanismes d’intégration, telle la socialisation, par lesquels chaque individu tout au long de sa vie assimile les éléments lui permettant d’occuper une place dans les échanges sociaux. D’autre part, l’insertion désigne les interventions menées au moyen de dispositifs publics auprès de populations dont la situation d’exclusion est révélatrice de défaillances des mécanismes d’intégration.
Ces interventions visent, au niveau individuel, à renforcer les processus de socialisation et le développement des liens sociaux afin de rattraper la distance par rapport à une intégration accomplie. Mais l’insertion a aussi une portée collective pour se réaliser, dans la mesure où une insertion passe nécessairement par l’aménagement de conditions propres à assurer un accueil des personnes (mises) en marge. Il y a donc partage de responsabilités en la collectivité et l’individu.
L’autonomie est la capacité d’entreprendre des actions par soi-même en se donnant ses propres limites et ses propres règles. Placée dans une perspective de travail social à l’Hospice général, l’autonomie désigne l’ensemble des habiletés permettant à une personne de se gouverner par ses propres moyens, de s’administrer et de subvenir à ses besoins personnels. Elle suppose que la personne dispose de ressources dans le domaine du savoir, de ressources financières, relationnelles et personnelles et de la capacité à les utiliser à bon escient.